dimanche 19 juin 2011

Une soirée d'épouvante

Vous est-il déjà arrivé d’avoir très peur puis de vous rendre compte, quelques instants plus tard, que votre frayeur n’était que votre imagination? Il est prouvé que les êtres humains ont peur de l’inconnu, tout simplement. Prenons par exemple les gens qui ont peur du noir. Ils craignent la noirceur puisqu’ils ne savent pas ce qui s’y cache, même si, au fond, c’est la même chose que le jour…
Soirée du début octobre chez Ge. Présents : Bee, Fris, Ge (évidemment, puisque nous sommes chez elle), le beau Phil et moi. Ha! Oui! Et aussi son gros chien brun (qui est un peu niaiseux soit dit en passant), Gustave, affectueusement surnommé Gros-Gus. Un autre personnage (imaginaire ?) fait aussi partie de cette histoire : le "méchant".
Nous sommes au sous-sol dans la chambre de Ge. Assis sur son lit, nous discutons de tout et de rien. Gustave, quant à lui, est au rez-de-chaussée car il ne peut pas descendre en bas (de toute façon, même s’il y était autorisé, je ne crois pas qu’il serait assez courageux pour s’aventurer dans un escalier…). Soudain, le Gros-Gus se met à japper de toutes ses forces. Nous faisons tous le saut, mais Ge nous rassure en nous disant qu’il jappe toujours ainsi lorsqu’il voit son reflet dans le miroir ou dans une fenêtre. Mais cette fois-ci, il ne se tait pas au bout d’une minute. Non, il a continué de japper comme pour nous alerter de quelque chose. Les cinq dans le sous-sol, nous commencions à avoir un peu peur… Ge nous dit alors qu’elle croit que quelqu’un essaie d’entrer ou est déjà entré, puisque son chien n’arrête pas de japper. Au moment ou je m’apprête à contester ce qu’elle vient de dire pour ne pas l’affoler (ou pour me rassurer moi-même), on entend des bruits de pas au-dessus de nous. Aussitôt, je me précipite sur la poignée de porte et la barre de l’intérieur (c’est probablement l’adrénaline, car en temps normal je n’aurais JAMAIS eu assez de courage pour faire une chose pareille). Une simple porte ne pouvait pas nous protéger d’un éventuel "méchant", mais, voyez-vous, elle me rassurait énormément. Les bruits de pas continuent au-dessus de nos têtes. BOUM! BOUM! BOUM! Gustave aussi continue à japper. Dans la grande chambre verte et orange du sous-sol de Ge, nous sommes tous les cinq gagnés par la panique. Enfin toutes les quatre, parce que Phil, lui, est assis sur le lit et ne semble pas avoir peur du tout. Pour nous, les filles, c’est tout le contraire : Bee et moi sommes au bord des larmes (mêmes que nous en avons laissées tomber quelques unes…), Fris enlève un à un les bibelots et cadres qui reposent sur le rebord de la fenêtre de la chambre (elle avait comme idée de s’enfuir par là, mais Phil l’en a dissuadée en lui disant qu’elle pourrait tomber sur un autre "méchant" posté à l’extérieur). Ge, de son côté, essaie d’intimider l’intrus en lui criant des injures (exemple : "On n’a pas peur des gros tas comme toi!").
Enfin, Phil eut une idée de génie : on pourrait appeler le père de Ge pour qu’il vienne nous secourir. (Il était temps qu’il trouve une idée, celui-la, parce qu’il réfléchissait depuis longtemps sans rien trouver.) Finalement, Ge appelle et son père lui dit qu’il arrivera dans quelques instants…
Soudain, les bruits de pas cessent. Gus aussi a arrêté de japper. Nous décidons, après une brève consultation (enfin un vote; Bee et moi étions trop peureuses pour y aller, mais la majorité l’emporte, alors…) qu’il est temps de passer à l’action. Après tout, nous sommes 5… Donc, nous nous emparons tous d’un objet susceptible à assommer le "méchant" : Bee tient un livre, Fris une espadrille, Ge un crayon (ne vous posez pas de question, il n’y a pas de réponse) et moi une tirelire-bibelot. Phil, lui, pense qu’on n’a pas besoin de ça, mais nous tenons à être armées (si on peut appeler ça comme ça). Lentement, très lentement, nous montons les escaliers qui mènent directement à l’entrée. Le Gros-Gus est couché devant la porte, signe qu’il y avait bien quelqu’un. Nous nous asseyons à l’ilot et nous chuchotons (totalement inutile parce que de toute façon, le "méchant" nous entend, mais ça faisait plus de suspense…).
Soudain, le téléphone sonne. Ge répond et au fur et à mesure qu’elle écoute, ses yeux s’agrandissent. Nous sommes tous terrorisés (car nous croyons que ça a un lien avec le "méchant"). Elle passe l’appareil à Bee et nous fais signe que nous sommes vraiment stupides. Bee a la même réaction que Ge durant la conversation (par contre, ses yeux s’ouvrent beaucoup plus grands que ceux de Ge et beaucoup plus grands que je ne le pensais). Elle raccroche et nous dit : « Il n’y avait personne dans la maison, c’était ma mère. Elle devait venir me chercher à 21 :00. (Tous les regards se tournent vers l’horloge : nous constatons qu’il est 21 :15. Oups.) Elle était vraiment fâchée. Elle a dit qu’elle cognait super fort et que le chien jappait et elle a demandé pourquoi nous n’avions pas répondu. Elle a aussi dit que la porte était barrée. (Tous les regards se tournent vers la serrure : effectivement, la porte est verrouillée.) Elle revient me chercher dans deux minutes. » Nous sommes tous trop absorbés par cette grande vague d’informations qui vient de s’échouer sur nos pensées pour remarquer l’auto de JY, le père de Ge, qui arrive dans la cour. (Soit dit en passant, il croit que nous sommes toujours terrorisés et enfermés dans le sous-sol). Il est un peu intrigué à propos de tout ce qu’on lui raconte. On lui dit aussi (avec toute la gêne du monde) que nous l’avons fait quitter sa soirée pour rien, car ce n’était pas un intrus, mais bien la mère de Bee.

Monstre qui aurait pu être chez Ge
 Même si nous sommes maintenant certains qu’il n’y a personne dans la maison à part nous, JY effectue, à notre demande, un tour de la maison. Ça doit être assez comique de nous voir, tous en file indienne, prêts à attaquer : JY en avant, moi et Bee collées à ses fesses (et encore une fois sur le bord des larmes), Ge et Phil qui rient de la situation et finalement, Fris, toute heureuse que rien ne soit arrivé. Nous vérifions partout : cuisine, salle à manger, garde-robes, etc. (Je regarde dans la chute à linge, on ne sait jamais… si le méchant est très mince et pas peureux, il pourrait considérer l’idée… même moi je m’y suis déjà glissée! Je suis par contre restée prise, mais bon, c’est une autre histoire…)
Une fois assurés que personne n’est caché dans la maison, nous nous assoyons autour de l’ilot. Puis, la mère de Bee arrive. Lorsque nous lui ouvrons la porte, elle nous pose LA question. Bee me regarde. Je me tourne vers Phil, Fris et Ge qui eux aussi me regardent. Nous éclatons tous de rire en expliquant à la mère de Bee pourquoi nous ne lui avons pas ouvert (elle aussi trouve ça plutôt drôle, malgré les circonstances…). Fiou. Quelle aventure !

Une ballade en vélo tourne mal...

On a tous des talents différents. Certains excellent dans la danse, d’autres chantent très bien, ou d’autres encore brisent des records en sports. Par contre, ce n’est pas du tout mon cas. Je suis ZÉRO en sport. Vraiment. Voici une anecdote où vous pourrez prendre conscience de mes talents de cycliste…
Très belle journée de juillet chez D. Présents : D et moi. Nous avions passé une bonne partie de la journée à l’intérieur, alors les parents de D nous envoient jouer dehors. Nous n’avons rien à faire. Alors, D a une idée de génie (en fait, le terme est mal choisi… "génie" est un peu inapproprié!) : nous partons en vélo! Comme je n’ai pas de vélo (qui est-ce qui traîne une bicyclette dans sa sacoche!), j’enfourche celui de sa mère. Il est VRAIMENT trop grand, je dois monter sur la chaîne de trottoir pour passer ma jambe de l’autre côté du vélo (c’est vraiment chic à voir…). Cette journée-là, (en fidèle supporter de l’été que je suis) je portais mes nouvelles gougounes bleues (qui s’agençaient, soi dit en passant, à merveille avec mon gilet). Nous partons donc, D en tête (évidemment !), et nous roulons quelques rues dans le quartier résidentiel où elle habite. Tout se passe bien, mis à part le fait que nous devons parfois nous arrêter afin que je franchisse des passages difficiles (chaînes de trottoir, courbes, gravelle, etc.). Mais Andréanne est toujours devant moi, et me lance des encouragements fidèles par-dessus son épaule : "Go, Lulu! Le pire qui peut t’arriver, c’est de tomber en bas et de te scratcher les genoux. Tu vas survivre!"… Merci, D. Évidemment ce n’est rien, tomber en bas d’une bicyclette tellement haute qu’on a l’impression d’être sur l’Empire State Building! Totalement rassurée et en confiance, je continue ma route. Première péripétie : nous devons traverser une passerelle collée au chemin de fer qui enjambe la rivière. Super. Je m’imagine déjà en perte totale de contrôle de mon embarcation à cause d’une locomotive passant à toute allure juste à côté de moi - scénario-catastrophe. Bref, nous nous aventurons sur ce passage tout à fait terrorisant (je suis pour ma part certaine que je roule tout droit vers ma mort). Mais, heureusement, aucun train n’a la mauvaise idée d’emprunter la passerelle en même temps que nous. Au moment ou je remercie tous les saints des saints de ce coup de chance, vision d’horreur : trois mobylettes, (oui, des mopettes sur ce chemin réservé aux vélos, non mais quels idiots!). Prise de panique, j’indique à D que la collision est imminente, en mettant bien en valeur le fait que les trois jeunes chauffards qui s'en viennent droit sur nous n'ont évidemment pas l'intention de ralentir pour nous croiser. Les secondes passent, je les vois approcher... et l'idée de me jeter par-dessus la barrière du pont me chicotte de plus en plus l'esprit. "D, ils arrivent ! D! D! Ils vont nous rentrer dedans, D ! Oh mon dieu ! D, je vais mourir !". Mais, contrairement à mes pensées anarchiques précédentes, ils passent aisément tous les trois à côté de nous, sans même un regard pour moi (qui suis, soit-dit-en-passant, absolument terrorisée, prête à mourir frappée par une mobylette, les deux mains crispées sur le guidon du vélo de maman D, les yeux fermés). C'est tout. Et je me sens totalement cruche, pour la ennième fois de ma vie. Après quelques moqueries amicales faites par D à propos de ma crise de panique, nous reprenons notre chemin (à mon grand désespoir). Nous roulons (avec aisance pour D la sportive, avec misère pour moi la terrorisée) pendant un petit bout, puis nous arrivons à l'intersection d'un boulevard et d'ue rue principale. Quel horreur! D appuie sur le bouton pour activer la traverse de piétons (ironie: nous sommes en vélo et nous utilisons la traverse de piétons, hihihi ! ). Toutes les autos s'arrêtent, les lumières tournent l'une après l'autre au rouge, et je sens que ma mort approche. D est toujours sur son vélo, moi, puisqu'il est trop grand, je suis debout à côté. Elle me lance: " Hé, Lulu ! Enfourche ta bicyclette, on va traverser !"
Moi: "Quoi ? On ne marche pas à côté pour traverser ?"
D: "Non! Ça va plus vite en vélo! "
Moi: "Ha... "
Embêtée, mais suivant les conseils d'une expérimentée, je renfourche de peine et de misère l'Empire de maman D et attend avec appréhension le moment où la lumière tournera au vert pour nous. Gna. Puis, le moment fatidique. Go . Traverse. Je roule, trois ou quatre coups de pédale, tout est en contrôle, je suis fière, tout va bien, je... merde. Ma gougoune bleue. Elle sort de mon pied et tombe en plein milieu du quatre-chemins. Merde merde merde merde ! Quoi faire ? Je m'arrête, paniquée, et je regarde le compteur de la traverse. 16.. 15.. J'ai le temps de la récupérer... je crois. Je prends une attitude à la Indiana Jones (j'ai un faible pour lui ) et je m'étire pour attraper la gougoune. Mais, c'était trop beau pour être vrai, elle est trop loin pour que je l'atteigne. 14.. 13.. Je n'ai pas d'autres choix et je décide de mette le pied du vélo pour qu'il tienne tout seul pendant que je vais récupérer ma pauvre sandale. 12.. 11.. Je cours, je la saisis, et je reviens au vélo. Yes! Mission accomplie ! 10.. 9.. Je me rassois avec toute la misère du monde sur mon embarcation, en oubliant que j'ai mis le pied. Merde. 8.. 7.. Je débarque (encore!), je donne un coup de pied sur la petite patte en métal pour qu'elle se rétracte, mais, évidemment, elle ne veut pas (la conne !). 6.. 5.. D est morte de rire de l'autre côté de la rue. Elle me fait des signes incompréhensibles alors que je tente par tous les moyens de refermer ce foutu pied. 4..3.. Merde de merde de merde ! Je comprends, après plusieurs secondes de confusion totale, que je dois appuyer sur une sorte de détente pour que le pied reprenne sa place. Bon. Où est-il. Je me penche, cherche où appuyer, mais bien sûr, ne le trouve pas (ça aurait été trop facile!). 2.. 1.. MERDE! Alors que je saisis finalement quelquechose qui pourrait ressembler à ce que je cherche sur la bicyclette, les automobilistes see mettent à klaxonner autour de moi. Je regarde le compteur : 0, avec une grosse main rouge. Oh mon dieu. Puis, illumination magistrale dans ma tête: prend le vélo par le guidon et amène le en marchant à côté ! Quelle idiote. C'est bien le moment d'y penser!!
Bref, je m'en suis sortie pour cette fois-là, et je peux vous assurer que je n'ai plus refait de balades en vélo depuis. Ce n'est définitivement pas mon truc. Ça m'a quand même valu plusieurs moqueries de la part de D, mais ... j'y suis habituée... ! :)